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Né en 1925, mr Edmond Pouget débute dans l'enseignement puisqu'il était ce que l'on appelle "un professeur des écoles", aujourd'hui. A 29 ans, il créé, en 1954, une société de négoce de bétails et de transports pour compte propre (Maquignon). Un de ses amis, directeur d'une usines Vallourec, lui propose des transports à effectuer en Bretagne. Dès lors, la société va se concentrer sur le transport public. Tout d'abord, c'est avec un porteur qu'il réalise ses premiers trajets sur les départements Bretons. Mais, rapidement, trois tracteurs (2 Berliet et un Mack issu des surplus US et remotorisé par un Diesel Berliet) et quatre semi-remorques sont achetés, pour palier à la forte demande de transports. Au début des années 60, le siège social situé rue Victor Hugo à Hérin, ne permet pas de stocker les remorques. C'est sur la place Poterne de Valenciennes qu'elles sont décrochées (chose impensable aujourd'hui). Il ne dispose que d'un petit atelier, d'un bâtiment qui servira par la suite de garage et d'une maison d'habitation, qui deviendra les bureaux. Quelques temps plus tard, il parvient à acheter un vaste terrain situé en face de ses locaux. Terrain très vaste, ou un atelier (pneumatiques) et une station de ravitaillement en carburant sont installés, les remorques étaient décrochées sur des butoirs en ciment. Le parc est composé, à l'époque, de Berliet et les remorques (bennes, plateaux, fourgons bâchés remplacés par les Savoyardes) sont des Fruehauf. Au début des années 70, Volvo qui depuis 1964 s'implante en France et voit ses ventes augmenter de semaine en semaine, propose un partenariat avec les transports Pouget. Le 5 Juillet 1973, Mr Pouget se voit remette les clefs du 5000-ème camion importé sur le sol Français. A cette date, le parc passe sous la marque Suédoise et est constitué de N88, TF88 et TF89 qui seront suivis de TF10 à partir de la fin des années 70. A cette époque, et jusqu'à la fin des années 80, la société compte une cinquantaine de chauffeurs. Les camions desservent toute la France, la Benelux, l'Allemagne et l'activité principale est axée sur les transports d'acier (tubes, fers plats, cornières, bobines de feuillards, etc.…). Dans ses mêmes années 80, la Zi de Prouvy-Rouvignies (BRF et centre routier de Valenciennes) s'apprête à accueillir la société sur un terrain encore plus grand, avec des possibilités d'aménagements de bâtiments de garage, d'entrepôts et de bureaux. Au début de la même décennie, la société cherche à remplacer sa flotte, un Dodge C38T et un Mercedes NG 1938 à cabine Espace, font leurs entrées sur le parc toujours composé de Volvo. Le Mercedes sera conservé pas mal d'années, le Dodge (trop fragile) ne connaitra qu'une courte carrière au sein de la société, beaucoup trop souvent sur la fosse de l'atelier, son chauffeur était un mécanicien de métier (Raphaël). En 1983, le parc Volvo est remplacé par des Mercedes 1933 NG et la société va se séparer de quelques chauffeurs (c'est la crise). Les 1933 s'avèrent être des camions solides, pas trop confortables mais adaptés au travail demandé. Les gros clients de l'époque sont toujours Vallourec et LME (Laminés Marchands Européens), au départ du Nord. Les retours sont composés de bobines de feuillard et des navettes inter usines (pour Vallourec), de blé (pour les moulins de Denain), de matériaux de construction (pour les chantiers et marchands de matériaux), etc... En 1984, quelques voyages en Suède voient certains chauffeurs "monter" très loin vers le nord, dans une région peu fréquentée par les camions du transporteur, quelques tours d'Italie aussi, vont agrémenter la routine. Lors de la création d'une activité Vin, la société ouvre une agence sur Bruges (Bordeaux) et un peu plus tard, une autre voit le jour sur Avignon. Le dépôt Bordelais (géré par Claude N.) fonctionnera jusqu'à la vente de la société alors que l'Avignonnais s'arrête dans les années 90. En 1992, la situation n'est guère réjouissante. La société des transports Pouget compte encore une quarantaine de salariés dont trente chauffeurs (Mon père quittera la société cette année-là pour une retraite bien méritée). Alors que Mr Pouget vient de laisser la direction de l'entreprise à sa belle-fille Isabelle, c'est un premier dépôt de bilan qui se solde par une mise sous syndic d'une année. En juillet 1996, un second dépôt de bilan vient signer la cession des transports Pouget (je quitte la société en Juillet, à la date du dépôt de bilan) aux transports Delquignies de Mortagne du Nord, cession effective en Mars 1997. Quelques licenciements seront prévus, le repreneur ne conservant pas tout le personnel. En Juin 2014, j'ai organisé des retrouvailles du personnel des transports Pouget, beaucoup avait tenu à être présent, depuis régulièrement, nous nous retrouvons autour d'un repas, malheureusement les anciens nous quittent, j'étais l'un des plus jeunes chauffeurs, les un peu plus de 5 années ou j'ai travaillé dans cette société. Mon papa aura travaillé 29 années chez ce transporteur, il est arrivé le 7-ème ou 8-ème (il ne se rappelait plus), il nous a quitté en Aout 2002, une rupture d'anévrisme a eu raison de lui, à l'âge de 67 ans, Mr Pouget, quant à lui, nous a quitté en 2008 à l'âge de 83 ans. Hommage aux anciens qui ont travaillés dans cette société. Olivier Ego

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